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NIBLOCK’S SOUND SPECTRUMS – WITHIN INVISIBLE RIVERS de Thomas Maury

Thomas Maury, avec son film Niblock’s sound spectrums – within invisible rivers, tend à immerger le spectateur dans un univers, plutôt que de le documenter. L’univers en question est celui de Phill Niblock, né en 1933, vidéaste, cinéaste, mais surtout, homme de son. Il est l’un des pionniers de la musique drone et l’une des grandes figures de la musique minimale, ou minimaliste. Le film vibre de cette puissance sonore : les images répondent au son et inversement, formant une matière palpable. Les moments contemplatifs alternent avec plusieurs entretiens avec des artistes qui réfléchissent sur la musique minimaliste, sur son nom, sur ce qu’elle peut offrir, sur ce qu’elle doit peut-être offrir, à l’aune de ce que leur inspire Phill Niblock. Phill Niblock est lui-même invité à réfléchir sur sa propre musique. Cette matière réflexive semble appuyée par des images en fondus enchaînés, qui se superposent les unes sur les autres, pour au final ne montrer que le mouvement des choses, le mouvement des formes qui reprennent vie par le son répétitif et lancinant à la fois des différentes voix off, ainsi que par la musique minimale de Phill Niblock, filmé face à ses platines et dont quelques extraits de ses œuvres visuelles et sonores sont utilisés, notamment Meudrone 1, China 88 (The movement of people working), et Thir.

Donnant à voir les relations intimes que peuvent entretenir l’image avec le son, le son avec l’image, et la connexion qui se crée lorsqu’une oreille entre en contact avec le son, qui lui-même offre une image, une texture musicale, Thomas Maury honore le travail de Phill Niblock en lui apportant un ancrage visuel et sonore, de sorte que le spectateur puisse y plonger, les yeux fermés et le cœur ouvert.

Clémence Lebon

Prochaine projection : Jeudi 21 à 21h