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Le Festival parlé – La traversée des existences. Expériences partagées

120 min

Après une première édition autour des gestes et pratiques documentaires dans différents champs de la création en 2019, le Festival parlé explore en 2020 les rapports entre littérature et cinéma à partir de l’hypothèse que le cinéma hérite de la littérature autant que des arts visuels ou scéniques, et que le documentaire se rattache à la tradition du roman réaliste plutôt qu’à celle du reportage ou de l’observation scientifique. Quels rapports l’image documentaire entretient-elle avec une écriture littéraire attentive à l’épaisseur du réel ? Quelles filiations, quelles affinités, quelles contradictions entre le récit documentaire, l’exercice vertigineux de la description, l’accumulation des notes, des fragments, des témoignages d’une part, et la comparution immédiate et évidente de l’image photographique ou filmique d’autre part ? Quelles écritures pour rapporter l’histoire et la mémoire au présent, traverser les existences d’autrui, et inscrire ces récits dans des expériences partagées ? L’émotion d’un plan ou d’un mouvement de caméra a-t-elle à voir avec celle de la phrase ? Des écrivains, des écrivaines, et des cinéastes sont invités à ouvrir un espace de réflexion et de conversation à partir de ces questionnements et de leurs propres pratiques de création au cours de deux tables rondes.

 

 

La première, « La traversée des existences. Expériences partagées », réunit des praticiens qui, dans leurs champs respectifs, ont investi des territoires, des expériences, des collectifs a priori sans commune mesure avec leur monde, pour éprouver une écriture, littéraire ou filmique, dans laquelle « les existences croisées conservent leur opacité et leur énigme ». Et cependant, il entre aussi beaucoup de soi dans ce récit des autres, comme si se projeter vers le monde extérieur engageait aussi nécessairement à une forme de voyage introspectif. Il ne s’agit ni à proprement d’enquête, au sens sociologique du terme, ni d’une mise en ordre du réel, mais plutôt d’une attention aux gestes, aux mots, aux regards et aux émotions qui forment le tissu de nos expériences communes.