Maxi xuexiao
L’école du cirque de Shanghai, une école d’Etat où les enfants travaillent dur. Trapèze, équilibrisme, acrobatie… la magie du spectacle, dans les coulisses, laisse place à la réalité, celle d’un éprouvant dressage des corps et des esprits. La souffrance est dans les exercices, et dans le quotidien, le régime alimentaire, la discipline de fer. Les enfants supportent mal cette vie de caserne qui répond plus aux vœux, ou aux résignations, de leurs parents qu’à leurs propres désirs. Certains se rebiffent, d’autres fuguent, ou se réfugient dans la boulimie… et presque tous s’appliquent avec une mystérieuse détermination. Le comble est atteint quand l’enfant boulimique traduit à ses parents sourds les reproches que lui font ses maîtres, pour se faire gronder en retour : nulle fuite possible. Au bout du voyage de la petite trapéziste et du jeune gymnaste, la réussite. En vaut-elle le prix ? Les réalisateurs accompagnent, sans détourner le regard, enfants et professeurs poursuivis par une « obligation de résultat » qui doit beaucoup à des « valeurs » teintées de nationalisme, et au management de la « compétitivité ». Ils livrent sans doute leur pensée en filmant un des professeurs à l’hôpital, à la veille d’une opération : cassé de partout, pratiquement infirme. L’école du cirque comme jeu de massacre, l’obéissance et la soumission comme seul horizon de l’enfance. Le cadre ingrat d’un gymnase équipé pour les jeux du cirque (trapèzes, filets, cheval d’arçon, barres parallèles et salle de danse) fait résonner la beauté des plans, quand la caméra s’attarde sur la concentration des enfants, ou quand elle prend son élan pour suivre, sans jamais s’égarer, l’envol vertigineux des petits trapézistes. (Yann Lardeau/Marie-Pierre Duhamel-Muller)
KE Dingding, ITVS
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GUO Jing
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