Soleil sombre
Paulette, Avignonnaise d’âge mûr, vit seule et suit un traitement de substitution. Un jour, elle reçoit une lettre de Djilali, du centre pénitentiaire. Il l’aime toujours. Il lui demande de l’attendre.
Paulette, Avignonnaise d’âge mûr, vit seule et suit un traitement de substitution. « Ma bien-aimée Chouquette, souviens-toi ta promesse : que tu ne sombreras pas dans la déchéance… » : Djilali, l’amant qui fut aussi son compagnon de toxicomanie, purge une peine de prison. Il lui demande de l’attendre. Bien davantage qu’une observatrice, Marie Moreau se tient au plus près de celle qui s’interroge, et dont le quotidien reste cahoteux voire chaotique. La cinéaste, qui avait filmé Djilali dans son précédent film, dialogue amicalement avec celle qui cherche souvent conseil auprès d’elle. Ensemble, elles revisionnent de petites vidéo avec ou de Djilali, bribes d’une vie en caravane ensemble, que l’amoureuse revisite avec nostalgie. Quand Djilali lançait : « Je suis cinéaste, je filme ce que je veux ! », il livrait en plaisantant la formule de la liberté que le geste créateur, même modeste, confère à un auteur. Mais dans l’absence et l’attente, les zones d’ombre de cet amour émergent, étayées par un SOS nocturne de Paulette filmé par Marie. Celle-ci n’hésite pas à citer ce moment, tendant à Paulette le miroir de ses contradictions, les instants où elle perd pied, visiblement sous influence. La teneur de cette relation – un équilibre qui emble couler de source entre sollicitude et lucidité – rend décidément fort théorique la « tarte à la crème » documentaire de la « bonne distance », que le finale cocasse et bouleversant du film rejoue en suspense optique. (Charlotte Garson)
Maryline Charrier; Les films-cabanes; Lyon Capitale TV
Amrita David
Marie Moreau
Marie Moreau