Public Housing

“Ce film se déroule à Chicago dans un ensemble de logements sociaux nommé Ida B. Wells en souvenir d’une célèbre militante noire de Chicago engagée aux côtés des pauvres. On trouve ce type d’habitat dans toutes les grandes villes des Etats-Unis, et dans la plupart des autres pays où l’Etat a une politique sociale. […] Dans ce quartier de Chicago, les habitants sont majoritairement noirs, et le grand ensemble où se situe Ida B. Wells constitue un énorme ghetto noir. Ailleurs dans la ville, ils peuvent être hispaniques ou blancs. Mais ce qu’ils ont en commun, c’est qu’ils sont pauvres. Le film fait découvrir le quotidien des habitants de ce seul bloc, et tous les problèmes liés entre eux auxquels ils se trouvent confrontés : racisme, chômage, problèmes scolaires, illettrisme, santé, nutrition, alcoolisme, toxicomanie, grossesses précoces, dépression et désespoir. Il montre les instances qui tentent d’aider les résidents à  prendre en charge leurs conditions de vie à leur niveau personnel et au niveau de la collectivité. On y découvre le rôle de la police, les actions de prévention de la toxicomanie, le conseil des locataires, le directeur d’un centre de protection de l’enfance, et le représentant local de l’Agence fédérale du logement social. Des groupes de discussion organisés par certaines de ces administrations permettent aux résidents d’exprimer leurs revendications. Comme d’autres films de ma série sur les institutions américaines, dont il fait partie, et dont il recoupe la thématique, Public Housing montre comment les défavorisés tels que les habitants d’Ida B. Wells se trouvent confrontés à d’autres institutions de l’Etat, comme la prison psychiatrique (Titicut Follies), le collège (High School), la police (Law and Order), la justice (Juvenile Court), l’aide sociale (Welfare), la santé (Hospital). La vie des pauvres dans les grandes villes ne diffère vraisemblablement guère d’un pays à l’autre, malgré la diversité des formes particulières sous lesquelles elle se manifeste.” Frederick Wiseman