LE PRINTEMPS D’HANA
Peu après la démission du président égyptien Hosni Moubarak le 11 février 2011, la jeune Hana et ses amis distribuent « un journal sur la Révolution » ouvert à tous, dans le respect de la liberté d’opinion. D’emblée, le film accompagne la fougue de la toute jeune activiste, son volontarisme qui, peut-être, la prépare à des désillusions. Les badauds qu’elle aborde, tous plus âgés qu’elle, ne se gênent pas pour y insister : même ce « beau moment de joie » doit s’achever pour que le peuple « retourne au travail »… En tournant dans les différents environnements où Hana évolue et argumente – sa famille, son cercle d’amis, le nouveau parti politique auquel elle participe -, les réalisateurs captent, en parallèle des avancées ou reculs historiques, une énergie adolescente confrontée à maint discours relativisant, à mainte action de répression. Comment se frayer une voie dans une révolution qui bégaie ? Comment trouver sa voix quand les gaz lacrymogènes sont lâchés ? Le Printemps d’Hana ne donne aucune leçon. Tout au plus met-il en rapport, dans la sobriété de son filmage et la délicatesse de son titre, la jeunesse de son héroïne et l’éphémère quoique cyclique espoir d’une expression presque datée : celle de « printemps arabe ». (Charlotte Garson)
L'Atelier documentaire
Abdelatif Belhaj
Simon Desjobert, Sophie Zarifian
L'Atelier documentaire - atelierdocumentaire@yahoo.fr