MORRO DOS PRAZERES
En 2011, une unité de police spéciale investit « la Colline des plaisirs », une favela du centre de Rio de Janeiro contrôlée auparavant par un cartel. Après des années de violences policières, les habitants voient d’un œil méfiant ce processus de pacification. Chacune des six personnes que suit Maria Augusta Ramos est postée à un seuil, concret ou symbolique : frontière entre l’adolescence et l’âge adulte (avec les conséquences en cas d’arrestation) pour Brulane, que son androgynie situe aussi sur une frontière de genre ; rôle de liant social pour le facteur et entraîneur de football féminin, qui résume le cloisonnement dans lequel ont vécu les habitants : « On était des îles… Maintenant, des ponts sont jetés par ceux que notre communauté hait le plus ». Comment accepter l’aide de son ennemi ? Comment rendre la loi et l’ordre sinon désirables, du moins incontournables? Avec un sens du cadre et du rythme qui confirme la réussite de ses précédents films sur les institutions judiciaires brésiliennes (Justiça et Juiza), Ramos trouve un juste milieu entre chronique et portrait. Dans deux séquences en particulier (une fête, un enterrement), le documentaire d’observation s’aventure aux confins du romanesque – on songe à La Nuit nous appartient de James Gray… (Charlotte Garson)
VPRO Television, KeyDocs
karen Akerman
Felippe Mussel
Guy Gonçalves, Leonardo Bittencourt
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