Pripyat

Dans la zone de 30 km autour de Tchernobyl, supposée délimiter les contours du danger, des hommes et des femmes continuent d’aller et venir. Nikolaus Geyrhalter arpente avec eux ces paysages-fantômes, juxtaposant le point de vue d’employés de la centrale, conscients des dangers qui se tapissent sous une nature en apparence inoffensive, et d’habitants qui n’ont pas voulu quitter leur terre natale ou ont été abandonnés à leur sort, et qui continuent de cueillir les champignons des bois environnants. Par une construction implacable, le cinéaste présente la catastrophe comme bien autre chose qu’un simple accident : le fruit de politiques bien précises dont la négligence et la désinformation restent les meilleures armes. (Olivia Cooper-Hadjian)