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Tout ce qui a une forme est appelé à disparaître de Pierre Carniaux

Tout ce qui a une forme est appelé à disparaître de Pierre Carniaux

Tout ce qui a une forme est appelé à disparaître de Pierre Carniaux, œuvre plastique, attirante, enivrante, laisse pensif, rêveur. On se questionne sur ce qui est présent, ce qui nous est donné à voir. On se laisse happer par les souvenirs, accrocher aux mots du narrateur, au moindre mot, au moindre sous-entendu qui naît de la cohésion de l’image et du son, enchaîner à l’espace que constitue le contact des matières entre elles. Ce que l’on voit n’est pas ce que l’on croit voir, une forme en entraîne une autre, on est enfermé dans une boucle sans fin, dans une structure que la pensée des images peut nous aider à déconstruire. C’est ainsi que le cinéaste peint le portrait d’un état du monde en perdition, qui se raccroche au moindre mouvement, au moindre geste, à la moindre présence vivante habitant cet espace dans lequel nous sommes. Les fondations, les bâtiments perdent leur structure, chaque forme perd de sa signification pour n’être plus que l’essence qui en émane. Une forme nous renvoie à une autre, qui nous renvoie à une autre. Ce que l’on voit n’est plus ce que l’on croit, tout est inversé. La vitesse que l’on ressent n’est que la lenteur démultipliée. La forme n’existe que par la multiplication d’une infinité de formes qui individuellement existent à peine, mais ensemble, créent le tout.

Clémence Lebon

  • Prochaine projection : vendredi 22 mars à 17h