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Encré

Color Box
Rachid Djaïdani
2014 France 73 minutes Français; Anglais; Arabe

« On ne travaillera plus ensemble. Y a qu’avec toi qu’il y a eu un souci… » De la rupture initiale avec ses galeristes français à sa première exposition à Manhattan, Encré avance par traits et par touches, en écho avec l’art mixte de Yaze, le plasticien dont il fait le portrait. La musique participe de ces différentes strates: au duo père-fils qui la compose et l’interprète (Sylvain et François Rabbath) répond un échange entre le peintre abstrait et son père, auteur de paysages figuratifs. Ouvert sur la solitude de l’artiste en « galère » d’atelier et de galerie, Encré déploie autour de lui une constellation, tandis qu’en parallèle, la préparation du premier accrochage à Manhattan le fait voyager au Maroc, où il commande à des artisanes des broderies au fil d’or et d’argent. À trente-trois ans, il vit jusque dans son quotidien les doutes de l’autodidacte. Mais la durée du tournage et le regard affectueux que pose sur lui Rachid Djaïdani contribuent à « encrer » la fermeté de son geste. Le chantier de la galerie newyorkaise, qui se confond inopportunément avec la confection des œuvres, renvoie le Français à sa solitude en des séquences parfois cocasses. L’oscillation de Yaze entre l’affirmation de sa singularité artistique et la précarité de son statut s’offre en miroir d’un marché de l’art déréglé, ou du moins ballotté entre la fragilité subjective d’une évaluation et l’enjeu commercial qui s’y attache. (Charlotte Garson)

Montage :
Svetlana Vaynblat; Rachid Djaïdani
Son :
Rachid Djaïdani
Photo :
Rachid Djaïdani
Production / Print source :
Sabrazaï films

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