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Ahlan wa Sahlan

Lucas Vernier
2020 France 94 min Arabe, français
DR
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En 2009, je filme en Syrie. Renouant les fils d’une mémoire familiale qui remonte au Mandat français, je me lie à des familles syriennes de Palmyre. En 2011 surgit la Révolution, puis la violente répression du régime qui m’oblige à arrêter de tourner. 2019, je reprends la caméra pour retrouver ces hommes à qui j’avais dit ” à bientôt ” ?

A Palmyre, en Syrie, un homme s’adresse à la caméra de Lucas Vernier : ≪ A quoi ça sert tout ça ? ≫ demande-t-il. On est en 2009, Lucas part en Syrie accompagné de sa caméra et des photographies prises par son grand-père lorsqu’il était méhariste dans l’armée française. En jeune cinéaste assidu, il enregistre généreusement son voyage. Se repérant grâce aux photos de son grand-père, il le suit à la trace, retrouvant les rues, le bâti qui tient, depuis longtemps. Il reconstitue sa route et se lie aux descendants de ses amis. Le voyage est simple, l’accueil chaleureux. Le cinéaste passe du temps à Palmyre où un photographe lui découvre toutes les photographies accumulées depuis des années, véritable archiviste de la vie locale. Lucas le filme, les images se partagent. En 2011, Lucas revient pour poursuivre sa quête. Cette année-là, le pays se soulève et le régime de Bachar el-Assad répond. Le film se retourne et la poursuite vers un aïeul disparu va se transformer en course vers ce qui est amené à disparaître. L’enjeu de la mémoire se renverse, et prenant le relais sur les souvenirs photographiques du grand-père, ce sont les images de Lucas qui feront trace. La destruction du pays va si vite que les images du cinéaste deviennent des archives précieuses. Ou retrouver alors la Syrie devenue inaccessible et dont les rues sont des ruines ? Un nouveau voyage s’impose, retrouver les amitiés dispersées, les ≪ citoyens provisoires ≫ de Jordanie ou de Turquie. La Syrie se retrouve auprès de chacun, accueillant toujours le voyageur. Dans ses images, le désert est un mirage, les photos de Palmyre ne sont que des souvenirs des souvenirs mais les visages réapparaissent pour dire ≪ bienvenue ≫ (« Alhan Wa salhan »).

Clémence Arrivé

Production :
Fabrice Marache
Image, son :
Lucas Vernier
Montage :
Marie-Pomme Carterets
Contact copie :
Atelier documentaire, contact@atelier-documentaire.fr

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