Animación en la sala de espera
Carlos Rodríguez Sánchez (disparu en 1984), critique de théatre et de cinéma, et Manuel Coronado réalisent ce film dans la plus austère indépendance, peut-être influencés par le Bellocchio de Fous à délier. Fruit d’une longue et attentive fréquentation des patients de l’asile psychiatrique de Linares, accompagné d’un travail photographique et d’une mise en scène patiente des visages, des corps et des mots de la maladie mentale, le film évite le piège de la compassion pour tenter de rapprocher le spectateur de l’univers tourmenté et banal à la fois de l’asile. Les quelques « activités » proposées aux malades (théâtre, bal, télévision et petits travaux), plutôt que de constituer des occasions d’observation, servent à mieux entendre les paroles confiées aux réalisateurs, qui disent les oppressions familiales et sociales, la hantise religieuse, les tourments que produisent une société et une histoire. Sans cesse revient la malédiction de la famille, destin de tous les humains, source de bonheur et souffrance, à laquelle font écho les pleurs d’un enfant sur le générique de fin. Un des malades, sorti de l’asile, raconte la pauvreté, la solitude et le vide qui sont le « dehors » réel de l’institution. Les patients se dispersent en promenade dans les bois, moment rare où s’exprime l’urgence d’une forme de libération.
Ghetto Films, Taller de Cine
Miguel Angel Trujillo
Ricardo Pons
Tucho Rodríguez
Tucho Rodríguez