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Aux rêveurs tous les atouts dans votre jeu

Mehdi Benallal
2011 France 29 minutes Français
DR

Sous l’aqueduc d’Arcueil, les nuages glissent, le soir tombe. Séparés par des plans fixes sur cet élément urbain majestueux à quelques encablures d’une porte de Paris, quatre récits de rêves découpent un monde parallèle. D’autres arcs : les volutes d’une fiction entraperçues par l’esprit du rêveur qui associe sans s’en soucier, pense des choses impensables, palpite de peurs pour de faux. Un coup de fil étrange pendant le tournage d’un film japonais, des enfants clonés à l’hôpital puis jetés à la poubelle, un voyage sur un grand cercle bleu ou une soirée entre amis où « tu es là » : les rêveurs, face caméra, s’adressent au filmeur, mais ils n’ont pas tout à fait refranchi le pont. Est-ce le moment de la remémoration ? Celui de la récitation d’un rêve qu’ils ont déjà raconté, couché sur le papier, inventé ? Chacun semble fouiller dans un autre monde, en retirer avant la ruine des bribes de fiction. Mehdi Benallal capte avec une grande acuité d’écoute la précision que ces narrateurs recherchent, leur détermination à formuler des expériences, quitte à ressentir à nouveau l’onde de choc de l’effroi d’un cauchemar ou la nostalgie d’un rêve trop agréable. Battant les cartes du film de Robert Bresson Quatre Nuits d’un rêveur, ce titre qui cite un poème surréaliste signale une redistribution : Mehdi Benallal invente au récit de rêve une place de cinéma singulière, hors de l’interprétation freudienne, de l’écriture automatique et de la fiction onirique. (Charlotte Garson)

Production :
Mehdi Benallal
Montage :
Mehdi Benallal
Photo :
Mehdi Benallal; Christophe Clavert
Contact Copie :
Mehdi Benallal

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