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Barcelone ou la mort

Barcelona or Die
Idrissa Guiro
2007 France 49 minutes indéterminé

Dans People’s War, Robert Kramer montrait la construction d’une pirogue par des paysans vietnamiens, contribution modeste mais essentielle à la lutte contre l’impérialisme américain. Dans Barcelone ou la mort aussi, on construit une pirogue, de la coupe de l’arbre à la mise à l’eau. Et comme dans le film de Kramer, la pirogue est ici, au Sénégal, le symbole d’un combat et d’un peuple : celui de pêcheurs que la concurrence des chalutiers européens, japonais ou chinois, prive de leur gagne-pain et pousse à s’engager dans la voie périlleuse du transport de clandestins vers l’Espagne ; celui d’hommes risquant le tout pour le tout pour gagner l’Europe et subvenir aux besoins de leur famille. L’émigration est filmée non sous l’angle du voyage ou de l’exclusion dans le pays de destination, mais sous celui du départ, de ce qui est quitté, à commencer par des parents, des familles. Au Sénégal, on évoque les morts : fils, frères ou cousins, il n’est pas une famille qui n’ait perdu un proche dans un de ces périlleux voyages vers l’Eldorado. Deux récits courent en parallèle : celui d’un professeur revenu des États-Unis pour fonder une école et enseigner l’anglais, convaincu qu’il faut tout faire pour rester au pays, mais bien seul dans son combat ; celui d’un immigrant revenu au pays après un périple de douze jours en mer où il a failli périr, et qui s’apprête à repartir. Le candidat à l’exil écrit et lit un e-mail où il relate l’horreur de son voyage, un e-mail qui a tout de la lettre d’adieu. (Yann Lardeau)

Production :
Simbad Films
Distribution :
Simbad Films
Montage :
Thomas Lallier; Idrissa Guiro
Son :
Idrissa Guiro
Photo :
Idrissa Guiro

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