Eine Ruhige Jacke
Dans un foyer spécialisé du Jura suisse, Roman, jeune adulte autiste, apprend la foresterie avec Xaver, pédagogue à la douceur réfléchie. A cause, on le devine, d’un événement qui a lieu pendant son tournage, le film organise de discrets flash-forward qui entrelacent l’initiation humaine et professionnelle de Roman et sa première expérience du deuil. Très tôt, Ramon Giger insère dans son portrait filmé le dialogue qu’il engage avec le jeune homme, qui s’exprime via un système d’alphabet manuel et une interprète. « – Comment faire le film ? – En me racontant sans préjugé, lui répond Roman. – Qu’est-ce qu’un préjugé ? – Quand on ne me considère que comme un autiste. » Comment, donc, faire un portrait qui inclue à la fois le handicap et son entour, ou son au-delà ? Faire simplement le portrait d’un « homme total » que Roman appelle de ses vœux ? Non seulement le jeune homme semble souvent frustré de ne pas parvenir à parler directement, mais durant ses fréquentes crises de panique, la communication devient impossible. Véritable exercice d’humilité, Eine ruhige Jacke s’offre en creux comme la « veste tranquille » dont le jeune homme dit qu’elle l’aiderait à s’apaiser. Il gagne par surcroît des propositions de mise en scène de celui qu’il filme, quand il s’empare de la caméra pour transmettre ce qu’il ressent sans le biais de la traduction. (Charlotte Garson)
Vivisue Film
Roland Von Tessin
Stephan Kümin
Ramòn Giger; Roman Dick
Vivisue Film