Fermeture de l’usine Renault à Vilvoorde
En février 1997, Louis Schweitzer, P.D.G. bien portant de Renault, décide unilatéralement de fermer l’usine de Renault Vilvoorde, d’une façon irrévocable et dans un délai de trois mois. Aussitôt les ouvriers de Renault Vilvoorde débraient et votent la grève au finish. Et Jan Bucquoy de se lancer dans la bagarre, soutenu par Nathalie Sartiaux qui, caméra à l’épaule, suit au jour le jour les rencontres électriques de Bucquoy avec des groupes d’ouvriers qui, de Belgique en France, appellent à la solidarité et tentent de défendre ce qui pour eux est toute leur vie : leur travail. C’est filmé trash, monté clash et ça fait mouche bien souvent pour notre plus grand plaisir car Bucquoy ne fait pas dans le détail. Il va à l’urgence, à cette rage d’aujourd’hui, à cette question primordiale : que faire ici et maintenant pour qu’advienne la révolution ?
Radioscopie effrayante d’une fin de siècle crépusculaire, il nous transbahute de syndicats mous et réformistes en politiciens vendus et démagos, de force de l’ordre serviles et robotisées en ouvriers prêts à tout mais n’allant jamais jusqu’à l’acte radical de dire non. Ce refus, ce non, face à l’échec de la grève de Renault Vilvoorde, à cette désespérante acceptation de la défaite, Bucquoy va lui donner un sens, celui du terrorisme cher à Baader et autre Action directe.
Philippe Simon, Cinergie.be, juin 1998
Transatlantic films, De Smet films
Nathalie Sartiaux
Marc Doutrepont
Jan Bucquoy