FIFI AZ KHOSHHALI ZOOZE MIKESHAD
Quand elle retrouve à Rome Bahman Mohassess, célèbre peintre iranien à l’oubli duquel le régime postrévolutionnaire a activement contribué, Mitra Faharani ignore qu’elle filmera les derniers mois de sa vie. La joie est pourtant au rendez-vous dans ce film. Malgré l’exil de cet homosexuel après la chute de Mossadegh, en 1954, une vitalité pasolinienne caractérise l’artiste et son travail. Rare toile à n’avoir pas été détruite de ses propres mains, Fifi hurle de joie, accrochée dans sa chambre d’hôtel, résume cette combinaison de truculence et de désespoir. « On construisit et on détruisit, pour ne laisser au monde qu’une triste chanson » : le vers de Marino Marini dicté à la réalisatrice n’est que l’une des injonctions ludiques, parfois explosives, qui émaillent leur relation aussi fragile que touchante, Mohassess traitant le film en cours comme un autoportrait qu’il pourrait détruire à tout moment. En lui faisant rencontrer deux mécènes qui lui commandent une toile, Faharani joue les Balzac car l’entreprise a tout du Chef-d’œuvre inconnu. Comme le reste du commentaire off, cette référence littéraire fait office de sas indispensable entre la forme a priori familière du portrait filmé et la violence crue, sidérante, qui l’a brutalement laissé inachevé. (Charlotte Garson)
Butimar Productions
Tara Kamangar Bahman Mohassess Urban Distribution International
Yannick Kergoat Suzana Pedro
Mitra Farahani
Tara Kamangar
Bahman Mohassess, Rokni et Ramin Haerizadeh, Farshad Mahootforoush
Urban Distribution International - arnaud@urbandistrib.com