Immigration : Les filières clandestines
Jean-Pierre Moscardo a enquêté pendant un mois sur les multiples filières qui conduisent Algériens, Marocains, Tunisiens, Sénégalais, Maliens… à s’adresser à des passeurs pour rentrer en France sans argent, sans papiers, sans contrat de travail. Que ce soit à la frontière suisse ou à celles de l’Espagne et de l’Italie, une même constatation : il ne semble pas trop difficile de passer et l’on estime à quelque 15000 le nombre d’arrivées clandestines chaque année en France. Les méthodes employées sont différentes, artisanales côté italien, structurées et hiérarchisées côté espagnol mais le laxisme des polices des deux pays est similaire. Si bien que ces “transporteurs d’esclaves” peuvent “travailler” sans trop de risques et gagner des sommes importantes. L’enquête, commencée en février lors de la mort de deux clandestins tunisiens au “Pas de la mort” au-dessus de Menton, analyse tous les tenants et aboutissants de cette industrie du passage, industrie qui n’est pas sans rappeler, dans son essence même, la prostitution.
TF 1