La Hora de los hornos
« Brasiers », ainsi appelait-on les feux qu’allumaient les Indiens sur la côte sud de l’Argentine, en voyant passer dans ces parages les bateaux des Européens. C’est à un poème de José Martí que Fernando Solanas a emprunté le titre de ce documentaire en trois volets sur l’histoire de l’Argentine et les répercussions du (néo)-colonialisme : « Voici l’heure des brasiers, et il ne nous restera plus qu’à voir la lumière. » La forme complexe de son montage constitue la force du film : en treize chapitres, se dévoilent et s’établissent des relations entre la violence quotidienne et l’exploitation, l’absence de services de soins et les continuelles exactions policières, la domination de l’oligarchie agraire avec son attachement mélancolique et réactionnaire à la vieille Europe, la bourgeoisie industrielle des villes, les coups d’état et le racisme. Exaltant les luttes de résistance et de libération à travers toute l’Amérique latine, il a pour ce continent la même valeur symbolique que le Cuirassé Potemkine. Un classique du cinéma politique.
Fernando Solanas, Groupe Ciné-Libération
Films du sud
Juan Carlos Macias; Antonio Ripoll; Fernando Solana
Anibal Libenshon; Octavio Getino
Fernando Solana; Juan Carlos Desanzo, Raymundo Gleyzer