Ludwig, Requiem pour un roi vierge
Évocation de l’existence de Louis II de Bavière, considéré comme fou, protecteur de Wagner, et constructeur de nombreux châteaux baroques.
C’est avec Ludwig que j’ai commencé à utiliser ces projections (à l’arrière-plan). Au départ, c’était pour des raisons économiques. Je devais faire un film de cent-quarante minutes en dix jours. Grâce aux projections, je n’avais pas besoin de construire quoi que ce soit, il n’y avait donc pas de coût pour les décors. Et j’étais très rapidement ailleurs, dans un autre espace. Je pouvais donc placer les personnages dans des mondes très différents. (…) Il y avait un nombre incroyable de matériaux et je me suis beaucoup intéressé à la constellation des personnages wagnériens, si bien que j’ai finalement fait de Ludwig un opéra de Wagner. C’est-à-dire que Ludwig lui-même entre en scène – pas toujours, mais très souvent – davantage dans un univers wagnérien, dans les décors des opéras, qu’au milieu d’images de châteaux. (…) Il n’y avait pas d’arrière-plan réaliste, du moins le moins possible. J’ai toujours choisi quelque chose qui avait à voir avec les représentations idéalisées de Ludwig ou des opéras. C’est donc un personnage irréel qui apparaît. C’est-à-dire qu’il ne se déplace pas dans la réalité, mais dans un monde artificiel, qui lui est attribué. Dans cette mesure, même si Ludwig est un personnage historique, j’ai voulu le représenter à travers la démesure qui le caractérise. Cependant, les dialogues étaient très proches de la réalité. Je les ai tirés des nombreux rapports qui étaient en ma possession. Je voulais créer une tension entre ces dialogues tirés de sources historiques et les projections en arrière-plan.
Hans-Jürgen Syberberg (entretien avec Lucie Picandet, Débordements.fr, 3 mai 2015)
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