Madame Baurès
Une balade à travers les actuelles communes de Vincennes et de Saint Mandé où a vécu et lutté Madame Baurès, femme, communiste. En off, la voix du cinéaste rapporte son souvenir du récit que Raymonde lui a confié. Sa petite histoire fragmentée tente de se recoudre à la grande : l’histoire des banlieues parisiennes, le travail à l’usine, le monde ouvrier, l’arrivée des HLM, les élans collectifs, les bagarres personnelles. Sur ce récit, le film laisse le présent s’infiltrer, des résonances se font, des coïncidences se créent. La caméra est discrète, elle enregistre les passants de ces communes transformées, les promeneurs du Bois de Vincennes, intercepte des voix. Et sur la difficulté d’exister d’une femme, le cinéaste, lui, affronte l’impossibilité de porter un regard. On lui demande s’il a le droit d’être là pour filmer, pour qui il travaille, s’il a des autorisations. Apparaît la crainte que l’histoire soit oubliée et reste figée dans les statues qui témoignent des luttes du passé et ne semblent plus faire corps avec leur paysage. Finalement, le présent échappe, Madame Baurès bascule et le film la suit. Pour corps il y aura les statues, mémoriaux enfin revitalisés par le souvenir. Pour voix, il y aura un écho fragile de l’Internationale. L’adresse change, le « elle » devient un « vous ». Une dernière lettre, un adieu à une femme et à son monde. Un film pour aider, recenser « les petites gens » et raconter peut-être l’histoire d’une femme qui tient, et celle de l’idée d’une commune qui meurt.
Clémence Arrivé
Guillaume Massart (Triptyque Films), Pierre Bompy (Triptyque Films)
Mehdi Benallal
Marlène Laviale, Pierre Bompy
Triptyque Films, contact@triptyquefilms.com