Memo Mori
Pas d’humains dans cette peinture au style minimaliste de Hackney, à Londres, sinon en toute fin — une procession de Hell’s Angels placée sous le signe de Satan : les bikers enterrent l’un des leurs, mort sur la route. La mort, dans ce site qui doit accueillir les Jeux Olympiques en 2012 est donc partout. Memo mori est composé de quatre séquences, tournées en trois ans et soutenues par un commentaire de Iain Sinclair ainsi que des citations de son livre, Hackney that Red Rose Empire : outre la séquence finale des Hells’Angels, un travelling en canoë découvrant les berges d’un canal sans vie pour finir sur deux chalutiers pourrissant hors eau ; des vues fixes sur les cabanes des jardins ouvriers de Manor Garden, toutes singulières par leurs formes, par leurs couleurs, reflétant, dans leur excentricité, les rêveries de leur propriétaire ; un travelling circulaire en bus sur des immeubles industriels désaffectés, voués à la démolition pour laisser la place au futur stade. Trois strates historiques, trois manifestations d’une histoire industrielle révolue. Rien dans ces lieux n’est ancien, mais tous reflètent une phase industrielle de la cité, une fraction de l’histoire de Londres qui sans eux tomberait dans l’oubli. (Yann Lardeau)
Lux
Emily Richardson
Emily Richardson
Emily Richardson