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Moujarad Raiha

Merely a Smell
Maher Abi Samra
2007 Liban 10 minutes sans paroles

Quatre plans-séquences en noir et blanc, comme un faire-part de deuil, séparés par un noir sur les désastres de la deuxième guerre du Liban à  Beyrouth, à l’été 2006. Des hommes fouillent des décombres à la recherche de corps, certains le visage couvert d’un masque à  gaz ; une route, la nuit, dont le tracé a subsisté aux bombes, mais qui est bordée de ruines et de gravats ; des hommes qui chargent des cercueils dans une camionnette… Tous ces plans sont muets, troués de temps en temps par un bruit de pierres déplacées par les secours, ou de cercueils heurtés contre la porte de la camionnette. Muets comme une plainte sans fin. Le film commence par une citation de Jean Genet : « Si l’on regarde attentivement un mort, il se passe une chose curieuse, l’absence de vie dans ce corps équivaut à une absence totale de corps. » (Quatre heures à  Chatila). Il n’y a pas de cadavres dans ces plans ni l’odeur de la mort qui n’impressionne pas, comme on sait, la pellicule, mais à la place un silence omniprésent. Beyrouth de l’extérieur, filmé du pont d’un navire de guerre étranger avec au fond, perdue dans la brume, la ville, seul plan qui ne soit pas muet. Le capitaine s’adresse par radio à son équipage pour « se préparer à évacuer nos ressortissants ». (Yann Lardeau)

Production :
Maher Abi Samra
Distribution :
Muzna Al Masri
Montage :
Ammar Albeik
Photo :
Maher Abi Samra

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