O Lar
Dans un village au nord du Portugal, une maison de retraite, la Résidence Santa Catarina. La plupart des pensionnaires sont des paysans. Il y a aussi un prêtre, un poète, une commerçante… ils sont suivis par des médecins et des psychologues. Certains font de la gymnastique avec des kinésithérapeutes. Parfois, la clinique organise des excursions. Enfin, il y a la messe, récurrente… Mais le fonctionnement de l’institution n’est pas le propos du film. Ce parti pris est si rigoureux que le personnel, cadré en amorce ou de dos, ou encore filmé de loin, n’a ici pratiquement pas de visage. Les courtes scènes relatives à la vie de l’établissement sont des pauses, des ponctuations, des respirations par rapport à ce qui est l’essentiel : les relations entre patients. Les vieillards de la résidence Santa Catarina ne sont pas filmés comme des malades impotents et fragiles, mais comme des personnes à part entière, qui, à ce stade ultime de la vie, réfléchissent non seulement sur leur existence, mais aussi sur le concept d’existence, le sens de la vie – et bien sûr de la mort. Et ce qui pourrait être la simple description d’une condition se transforme alors en une véritable pièce de théâtre aux dialogues savoureux et aux monologues denses, où les uns flirtent ou médisent sur leur conjoint, tandis que d’autres méditent, comme chez Bergman ou De Oliveira, sur l’amour, la solitude, l’absence, Dieu et la création littéraire. Cette dimension théâtrale est encore accentuée par la précision d’un cadre aux lignes très pures et par le soin de la mise en images : ces personnages s’adressent toujours à quelqu’un. (Yann Lardeau)
Antonio Borges Correia
Antonio Borges Correia
Antonio Borges Correia
Vitor Ribeiro
Antonio Borges Correia