Palazzo delle Aquile
Dix-huit familles mal logées occupent, un mois durant, le siège de la Mairie de Palerme. La réussite des trois réalisateurs tient à la force dramaturgique de cette situation et à de judicieux choix de montage. Les familles sont d’abord de timides silhouettes postées au dernier rang dans la salle du Conseil municipal. Bientôt elles investissent les lieux avec l’excitation bruyante de leur bon droit et d’une solidarité de classe. Une démocratie incarnée semble s’emparer des boiseries et des ors. Même le jeune « médiateur » Fabrizio, élu de gauche qui les représente, est constamment mis sur la sellette par les citoyens animés d’une réjouissante faconde. Mais peu à peu le Palais, symbole de l’espace public et de la vie commune, devient maison, territoire des besoins individuels et privés. Dans la pénombre et les ronflements, les lions de bois côtoient les ours en peluche. Le désir de changement politique (qui passerait, à Palerme, par une redistribution transparente des biens immobiliers confisqués à la Mafia) se heurte à une culture du privilège qui transforme le Palais en copropriété gardée comme une forteresse contre d’autres mal-logés souhaitant venir se joindre aux réclamations. Comment le « médiateur » peut-il s’attaquer à la crise du logement tout en répondant à ses symptômes au jour le jour ? Un feuilleton passionnant sur le fossé entre l’utopie et la réalité de la vie politique, entre l’urgence sociale et le processus législatif. (Charlotte Garson)
Picofilms; Pulsemedia
Ilaria Fraioli
Stefano Savona; Alessia Porto; Ester Sparatore
Alessia Porto; Stefano Savona; Ester Sparatore
Picofilms; Pulsemedia