Paris à l’aube
Un poème sur Paris filmé à l’aube, fait en collaboration avec James Blue sur une musique de Derry Hall. “… Je voudrais qualifier Johan van der Keuken de cinéaste indigène, c’est-à -dire non-exotique. Il va souvent loin de chez lui, très loin, pour prendre des images, et c’est le propre du reportage, du documentaire, mais ce qu’il a de particulier, lui, c’est de ne jamais filmer de façon étrangère non qu’il prétende à l’objectivité ou à la saisie de l’intérieur, mais parce que ce qui l’intéresse et le retient, où qu’il pose sa caméra, c’est son regard surdéterminé par sa culture, par sa civilisation. Ce qui est bien plus que le souci de ne pas effacer son point de vue. Où qu’il aille, c’est toujours du code occidental qu’il exhibe – ce qui n’empêche pas la réalité la plus lointaine de s’offrir, mais sans leurre de transparence, sans alibi d’intégrité. Il ne saisi que du mixte : l’arête des choses et de leur représentations, les frontières d’une représentation à l’autre. Dans ses films, n’importe quelle image, n’importe quel son, n’importe quelle musique se donne pour ce qu’il est : déjà un commentaire.” Jean-Paul Fargier, Cahier du Cinéma n° 289. “A la fois cinéaste et caméraman, auteur du projet et preneur d’images, Johan van der Keuken s’affirme d’abord par une certaine qualité d'”attaque” du réel à filmer, attaque toujours nette, franche, à la limite parfois d’une certaine cruauté. C’est une façon constante, chez lui, de marquer nettement la présence de la caméra, son lieu et sa force d’intervention, mais jamais à la façon d’un regard impérialiste en terrain occupé ou conquis sûr de son droit et de sa supériorité. Encore moins ne se comporte-t-il jamais en cinéaste un peu honteux, cherchant à se cacher à se faire oublier derrière des images dérobées avec plus ou moins de mauvaise conscience.” Alain Bergala Le Monde Diplomatique, mai 1977
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