PERSPECTIVES DU SOUS-SOL

Un ancien « strongman » (athlète pratiquant les sports de force) finlandais, devenu acteur, transforme la cave de sa maison en home cinéma. Pour obtenir les rôles physiques qu’il ambitionne, il s’entraîne dur et ne s’arrête devant rien pour mettre à l’épreuve son dévouement face aux attentes des cinéastes.

Avec Perspectives du sous-sol resurgit un espace filmique menaçant, hanté par le combat et le défi. Combat des hommes et des images. D’abord, trois hommes sur la terrasse d’un immeuble. Peu de dialogues, beaucoup d’agressivité et de tension. Des mots et des gestes font résonner des histoires du cinéma : scènes de films de mauvais garçons et le cinéma des premiers temps de Gorki, où les corps sont des projections. Le cinéma est le spectacle du « royaume des ombres », sa vie même, non la vie.
Ensuite, d’autres hommes agencent une pièce en home cinéma. On entend leurs voix et celles diffusées sur l’écran de projection, quasi hors-champ, sauf un extrait de La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass. On voit des gestes mais non des scènes. Cette fois-ci, il s’agit de filmer ce que peuvent les corps dans la durée d’un enregistrement proche d’un cinéma du réel qui suit la progression des actes et des situations, si insignifiants soient-ils.

Olivier Zabat, le cinéma en souterrain (par Corinne Rondeau – Images et documents)