Povinnost

« Entre la mer de Barents et la mer Blanche, un bateau de guerre avance dans la nuit constante de l’Arctique, avec à son bord une troupe de jeunes recrues, un capitaine de 30 ans, et quelques officiers : un monde, la Russie, l’Europe, le nôtre, survit entre ciel et mer, ultime témoignage d’un passé et de sa spiritualité. Le navire est vieux, rouillé, les machines sont vétustes et les sanitaires n’ont pas le minimum de confort. Les jeunes soldats qui l’habitent sont autant d’enfants serrés les uns contre les autres, mangeant, dormant, accomplissant exercices et manœuvres, subissant une parodie de contrôle médical, oisifs parfois, mais très rarement, car le capitaine veille à ce qu’ils soient sans cesse occupés afin que ne s’insinue pas l’ennui mortel qui réduirait leur innocence à néant. Dans son journal, il note ce qu’il observe et ses réflexions intimes : à trente ans, il ne lui reste que cette survie sans signification, la lecture des grands romans et le choix qu’il lui faudra faire de mourir ou de continuer comme ce navire… » (N. Garrel)