Redemption
Trois jeunes déserteurs américains réfugiés au Canada s’interrogent sur les motifs et la finalité de leur engagement, les raisons et les conséquences de leur désertion, le lavage de cerveau de l’entraînement et les mensonges de la propagande… Redemption s’inscrit dans la lignée de ces films qui, de Let There Be Light de John Huston (1946) à I Was a Soldier de Michael Grigsby (1970), questionnent ce « point de rupture » que « tout homme a en lui » et qui a inspiré à Nicholas Ray l’un des plus beaux titres de film qui soit : We Can’t Go Home Again in the Home Made by Us. En revenant sur le parcours de ses trois personnages, Sabrina Wulff découvre ce même vide, ce même désarroi devant la vie. Les deux personnages de I Was a Soldier n’étaient pas des déserteurs, mais ils étaient pareillement brisés, tout autant murés dans leur silence, repliés et reclus dans un appartement qui était plus un refuge qu’une maison. Presque 40 ans séparent le film de Grigsby de Redemption, mais la proximité formelle des deux films n’en ressort que davantage. Mêmes paysages, même enfermement, même refus des archives comme si, pour approcher au plus près de la vérité humaine, mettre le doigt sur le mal, il fallait d’abord faire le vide, évacuer le blizzard des médias. Hors un spot de l’armée américaine invitant les jeunes Américains à rejoindre l’armée et à « défendre la liberté », seules des images d’amateurs, tournées par les soldats eux-mêmes au cours de patrouilles, ponctuent ces réflexions. (Yann Lardeau)
The Kitchen Filmproduktion; fieber.film; Hochschule für Fernsehen und Film München
Ulrike Tortora
Konstantin Kirilow
Oliver Tataru
fieber.film