Ti ora einai ?

Qui se ressemble s’assemble : ils ont le même âge, presque la même corpulence, la même tête ronde, massive et dégarnie, pas un sou en poche et le même penchant pour les boissons alcoolisées. Qui plus est, ils se connaissent depuis toujours. Aussi, quand Christos propose à Elias de l’héberger, celui-ci accepte volontiers. Mais la somme de deux solitudes ne les annule pas, elle les démultiplie. Chacun renvoie à l’autre l’image de son isolement. La cohabitation de Christos et d’Elias est une succession allant crescendo de scènes de ménage, de disputes sans fin à propos de riens, qui constituent autant de tableaux du film, de l’aménagement de l’appartement au menu des repas, au point qu’Elias fait mine de partir. Mais la solitude dehors n’est pas plus viable… Christos et Elias se retrouvent face à face. Les frictions et les mouvements d’humeur, dans la « tradition » du couple ordinaire peuvent reprendre. A l’intérieur, il fait toujours plus chaud. (Yann Lardeau)