Trois vies et une corde
« … Inconscient, Storck le fut jusqu’à la fin du film. Ce diable d’homme ne voyait que cinéma, ne parlait que cinéma et transposait tout sur le plan du spectateur. Désireux d’avoir une avalanche et peu satisfait d’une maigre coulée que nous avions réalisée, il nous exaspéra un jour à tel point que nous résolûmes de faite partir une belle coulée. La pente choisie fut la plus raide côte du glacier du Mont-Mallet. L’un des porteurs et moi-même devions la couper à son sommet afin de déclancher l’avalanche. La neige était lourde, molle et dangereuse… exactement ce qu’il fallait. Storck et son équipe allèrent se placer sur un léger replat au bas de la pente. Puis il nous cria : “Et je veux une coulée qui s’arrête là , vous m’entendez, là à 50 centimètres de la caméra !”… » Roger Frison-Roche
Henri François-Nicodex
Fonds Henri Storck