#04 L'intégrale Pierre Creton
Au cœur du cinéma de Pierre Creton il y a avant tout la rencontre. Avec des êtres, des lieux, des lectures, des événements et l’expérience singulière d’un homme, vivant parmi les vivants, décidé à être ensemble. Entre vivre et faire, les films se tissent. Agir, ressentir, désirer. Des films portés par le lyrisme et la sensualité du geste et du corps autant que de l’événement et de l’action. Ainsi l’articulation de la vie et de la pratique de cinéaste de Pierre Creton est au cœur de son œuvre et de l’alchimie créatrice dont tous les films portent la trace. Elle est la matière de chaque film et en dicte la forme.
C’est avec beaucoup d’émotion qu’en revoyant les premiers films de Pierre, je reconnais des tentatives formelles, des principes narratifs, des images dont certaines s’affermiront tandis que d’autres alimenteront des variations récurrentes plus ou moins directes. Mais aussi de film en film d’entrer dans une intimité, un cercle d’amis bienveillants où chacun, chaque être vivant, veille sur l’autre et sur le monde alentour. Hommes, bêtes, falaises, routes et champs… On peut imaginer Pierre Creton comme un arpenteur de son territoire familier mais aussi d’un territoire cinématographique dont l’élargissement par cercles concentriques s’expérimente en découvrant l’intégralité des films du cinéaste.
Creton, arpenteur enraciné, a un acolyte, Vincent Barré ; Vincent est celui qui part, qui va loin, entraînant Pierre parfois avec lui, le moins souvent possible semble-t-il. Pour autant c’est à deux, dans leur échange des nouvelles du proche et du lointain mêlés, partage attentif d’un ici permanent, que le récit et la fiction du monde nous sont rendus.
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Catherine Bizern
Voir la conversation entre Pierre Creton, Vincent Barré, Alice Diop et Virgil Vernier pour autour de la thématique “Filmer le territoire”.
Pierre Creton et Vincent Barré ont également proposé une installation créée pour l’occasion, Est-ce aimer ?
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Pierre Creton #01
“Les premiers films, premier long-métrage. D’où je suis, je vois un couple en train de disparaître : le cinéaste et le paysan…” (P.C.)
Secteur 545
Soleil
Pierre Creton #02
“Mon arrivée dans la maison de Jean Lambert à Vattetot-sur-mer, la mort au travail, la vie des fantômes.” (P.C.)
L’Heure du Berger
La Vie après la mort
Le Voyage à Vézelay
Une saison
Pierre Creton #03
"Je n’ai jamais compris le travail comme lien, seulement l’amitié au travail me suffisait, me dit Sophie." (P.C)
Dialogue de l’arbre (Carte postale à Pierre Creton)
Le Marché, petit commerce documentaire
Les Jardiniers du Petit Paris
Mercier et Camier
Sept pièces du puzzle néo-libéral
Pierre Creton #04
Sédentarité et appel du voyage : deux manières de cultiver une même passion de la solitude. Que l'on reste ou que l'on parte, l'important est d'éprouver l'état de solitude qui seul rend possible la rencontre et ouvre la voie du retour. (Cyril Neyrat)
Détour, suivi de Jovan From Foula
L’Arc d’Iris, souvenir d’un jardin
Mètis
Petit traité de la marche en plaine
Pierre Creton #05
"J’ai cherché à suivre dans leur école les enfants des agriculteurs chez qui je travaillais. Cinq ans plus tard, je suivais leurs grands-parents dans leur déménagement d’une maison de retraite à l’autre." (P.C)
Le Grand Cortège
Paysage imposé
Pierre Creton #06
"Françoise lit ; sous un arbre pour les rossignols, ou dans le vacarme des grues de chantier, dans le jardin d’une EPHAD bientôt arrachée à son décor de nature. Proust est à l’honneur ! Comment ferons-nous pour disparaître ?" (P.C)
Les Vrilles de la vigne
Maniquerville
Pierre Creton #07
"Un recueil de quatre films, ou plutôt un film en forme de recueil : quatre portraits qui font appel à la mémoire, à l’Histoire ; de Megève au Havre, de Bourron-Marlotte aux jardins de Su-Zhou." (P.C)
Aline Cézanne
Deng Guo Yuan, in the garden
Le paysage pour témoin. Rencontre avec Georges-Arthur Goldschmidt
Papa, maman, Perret et moi. Un appartement pour témoin
Pierre Creton #08
"Remontant la Seine, remontant le film. Dialoguant avec mon amie Mathilde Girard comme Orphée et Fantômette, on suit le parcours de Pierre et Yacine, l’un quittant la banlieue, l’autre la campagne pour se retrouver illicitement la nuit à Giverny, dans la cabane du jardinier." (P.C.)
Sur la voie critique
Pierre Creton #09
"L’apparition d’un animal nuisible chez Madeleine sème la panique dans le village de Vattetot-sur-mer. Dans le récit de Pierre elle est bientôt rejointe par Vincent et les singes en Inde, par Joseph et ses hordes de chats." (P.C)
Côté jardin
Va, Toto !
Pierre Creton #10
"Au bord de la mer, une communauté se forme le temps d’un été, entre adultes et adolescents, entre insouciance solaire et lourds vécus. Le travail et les jours rythment la vie. Un dieu à la peau douce est la face secrète et nocturne de cet été." (P.C)
Le Bel Été
Un dieu à la peau douce
Pierre Creton #11
suivie d'une conversation avec Pierre Creton, Vincent Barré et Cyril Neyrat.
"Le travail de la terre, du désir et de la mort nous mène de la boulangerie des Loges visitée par Saint Roch, à la cabane des terreurs dans le bois des pères (La Cabane de dieu a été exhumée grâce à Catherine Blangonnet)." (P.C)