Front(s) populaire(s) | L’esprit de la terre
Depuis 2019 la programmation Front(s) populaire(s) s’attache à la manière dont nous habitons le monde, avec la conviction que le cinéma et le festival sont, ensemble, l’espace possible de notre engagement autant que de notre réflexion. Les films rassemblés cette année nous obligent à regarder en face la catastrophe d’une civilisation qui précipite les formes de vie humaine et non-humaine vers l’abîme. Ils nous permettent aussi d’envisager de nouvelles manières de concevoir notre rapport à la vie, nos liens aux autres et à la terre.
Un film tous les soirs du festival, suivi d’une discussion entre les cinéastes et des personnalités liées aux thématiques de chaque film.
Tes jambes nues de Vladimir Léon
2022 | France | 70′
Dans une ferme du Vercors, un paysan ingénieur, Jean-Philippe Valla, développe des techniques d’auto-suffisance énergétique et alimentaire. La chorégraphe Julie Desprairies vient y travailler avec son équipe. Geste agricole et geste dansé se confondent. Travail de la terre et chorégraphie cherchent une plus juste façon d’habiter le monde.
Le vendredi 24 mars
Là où l’herbe est plus verte de Coco Tassel
2023 | France | 89′ | Première mondiale
Sylvain est agriculteur. Ses champs, tendance glyphosatés, encerclent l’îlot verdoyant où vit ma vieille, mais vaillante mère, depuis des décennies. Deux visions de l’agriculture, du paysage, du monde se déploient dans le réel et en musique.
Le samedi 25 mars
A Taste of Whale de Vincent Kelner
2022 | France | 85′
Des centaines de baleines-pilotes sont tuées chaque année dans les fjords des îles Féroé. Le Grind, cette pratique traditionnelle sanglante, est combattue par les activistes de Sea Shepherd. Les Féringiens dénoncent quant à eux l’hypocrisie de ceux qui mangent de la viande sans chercher à comprendre ce qui se passe dans nos abattoirs.
Le dimanche 26 mars
Animal Macula de Sylvain L’Espérance
2021 | Canada | 82′
En laissant parler les images, puisées dans 125 ans de cinéma, une nouvelle mémoire émerge qui nous fait témoins de la relation ambivalente, parfois forte mais souvent violente, que nous entretenons avec les animaux. Dans cette proximité c’est aussi nos destins liés que le film nous engage à redécouvrir.
Le lundi 27 mars
Tara de Volker Sattel et Francesca Bertin
2022 | Allemagne – Italie | 86′
La Tara, une rivière près de Tarente aurait des propriétés curatives ; sʼy baigner est une tradition pour ses habitantes et habitants, dans un territoire où les mythes se heurtent à la réalité et où le soi-disant « progrès » a fait payer un lourd tribut à la nature et à la société.
Le mardi 28 Mars
Rejeito de Pedro De Filippis2023 | Brésil – États-Unis | 72′ | Première mondiale
Après la plus importante rupture de barrage minier de l’histoire, de nouveaux effondrements menacent des millions de personnes au Brésil. Un conseiller d’État confronte le modus operandi du gouvernement, tandis que les réfugiés du barrage résistent aux abus des compagnies minières dans leurs communautés menacées.
Le mercredi 29 mars
Río Rojo de Guillermo Quintero
2023 | France – Colombie | 70′ | Première mondiale
Au nord de l’Amazonie colombienne, coule une rivière mythique nommée «Río Rojo». Le jeune Oscar, Doña María et l’indien Sabino vivent paisiblement dans la région. Un temps préservée par le conflit avec les FARC, elle est aujourd’hui victime de sa beauté et menacée de disparition par l’arrivée de nouveaux visiteurs…
Le jeudi 30 mars
Geographies of Solitude de Jacquelyn Mills
2022 | Canada | 103′ | Également en compétition au Festival international de films de femmes de Créteil
L’écologiste Zoe Lucas est venue sur l’île de Sable, une île isolée au large de la Nouvelle-Écosse, pour la première fois dans les années 1970 et vit sur cette bande de terre éloignée depuis des décennies, presque seule. Ses études sur la biodiversité de l’île ont fait de cette scientifique autodidacte une experte estimée.
Le vendredi 31 mars
Discussion
Ouvrir la voie vers une véritable écologie ?
Selon Baptiste Lanaspèze « l’homme blanc transcende la nature parce qu’il lui fait la guerre. Il est isolé, coupé du monde, menacé par cet ennemi omniprésent qu’il doit combattre. » (Nature, éditions Anamosa, 2022) Le cinéma peut-il filmer notre environnement naturel sans faire le jeu du diptyque protection-exploitation, qui maintient l’homme détaché de ce qui l’entoure ? Peut-il
ainsi contribuer à ouvrir la voie vers une véritable écologie ?
Une discussion entre les cinéastes de Front(s) Populaire(s) et de la compétition, et en présence de Dominique Marchais, animée par Raphaël Nieuwjaer (critique de cinéma et fondateur de la revue
Débordements).
Le samedi 1er avril