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Je voudrais aimer personne

I Wish I Loved No One
Marie Dumora
2008 France 109 minutes Français
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« J’aime tout le monde, je veux aider tout le monde et personne ne m’aime ni ne m’aide. Ça dit me comprendre et ça ne me comprend pas. Je voudrais aimer personne. » Entre Colmar et Mulhouse, Sabrina, 16 ans, a un instant de lucidité, mais cette lueur ne dure pas. Si la morale pose l’égoïsme comme un défaut, dans la vie il est souvent une planche de salut. Le malheur de Sabrina est de ne pas en avoir une once. Placée dans un foyer avec son fils, l’Ermitage à Mulhouse, la jeune fille n’arrive pas à prendre de recul vis-à-vis de sa famille, de son père qui n’a que faire d’elle, de sa mère qui la rançonne, de son petit copain qui la trompe avec « des mochetés » et lui préfère les films de kung fu. Cette famille l’étouffe en même temps qu’elle est son poumon. Face à cette asphyxie programmée, les éducateurs et les psychologues n’arrivent, au mieux, qu’à lui proposer des petits boulots et des stages qu’elle enchaîne en pure perte. Sabrina est comme ces papillons qui, attirés par la lumière du jour, restent collés à la vitre plutôt que de s’en écarter pour trouver l’issue. Le deuxième plan du film qui nous montre Sabrina jouant à la fenêtre de sa chambre avec son fils devant la façade à la Mansard de l’Ermitage et son vaste parc, est sans doute à cet égard, quelle que soit la violence des situations par la suite, le plus cruel tant il suggère à la fois un instant de bonheur et son inaccessibilité. Dans le même temps il nous désigne sans détour notre place dans cette histoire. (Yann Lardeau)

Production :
Quark Productions
Montage :
Catherine Gouze
Son :
André Rigaut
Photo :
Marie Dumora
Contact Copie :
Quark Productions

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