Am Rand der Städte
Ces dernières années, à la périphérie de Mersin, sur la côte sud de la Turquie, d’immenses cités se sont construites : grands immeubles résidentiels en cercle autour de parcs, de piscines, places, restaurants et bars. Les balcons des appartements donnent tous sur ces centres artificiels. Les habitants ont tourné le dos à la ville. La plupart des résidents sont des « Deutschländer », ces Turcs qui ont vécu de longues années en Allemagne, dans l’espoir d’une vie plus confortable. « Pour entrer dans un de ces quartiers, le visiteur doit présenter son passeport et une invitation personnelle au garde de l’unique entrée. Le garde remplit une fiche, téléphone à la personne qui invite, et cette dernière vient chercher le visiteur à la grille. Les Turcs vivaient en Allemagne dans des appartements étriqués et investissaient leur épargne pour jouir de la vie, plus tard. Mais ces quartiers artificiels montrent déjà des signes de décadence. Les espaces communs sont à l’abandon, les restaurateurs retournent aux centres touristiques. Les jeunes des résidences se retrouvent le soir dans ces espaces vides pour écouter de la musique, fumer et boire. Avec leur épargne, les Deutschländer ont acheté un appartement ou une petite boutique en ville. Parfois, ils vont la visiter, récupérer le loyer ou la recette, avant de rentrer dans leur résidence Oasis, Paradis 2, Vue océane, ou Oliveraie…» (Aysun Bademsoy)
Harun Farocki Filmproduktion
Clemens Seiz
Annegret Fricke
Sophie Maintigneux