ARRESTED CINEMA : L’IRAN
Comment savoir ce qu’on peut filmer ou ne pas filmer ? Où se placent les limites de l’exercice du pouvoir ? Comment les définir et comment résister ? S’agit-il de censure ou d’autocensure ? Avec Arrested cinema, Cinéma du réel poursuit le travail de réflexion initié en 2012 sur les cinémas « assignés à résistance », dans des régions du monde où la liberté de création n’est pas acquise. Cette année, nous explorerons la situation des cinéastes en Iran, à la veille de l’élection présidentielle de juin 2013, avec Mehran Tamadon, réalisateur notamment de Bassidji. « Je filme depuis une dizaine d’années le monde des défenseurs du régime iranien. Les Bassidji, les Gardiens de la révolution, les mollahs. Au cours de cette soirée, je parlerai surtout de mon expérience. Qui n’est pas celle de quelqu’un qui cherche à dénoncer un système, mais qui cherche plutôt une attitude politique qui consiste à exister face à l’autre. L’autre qui nie mon existence. Occuper l’espace, ne pas céder la place. Aller les voir, discuter avec eux. Exiger d’eux, les obliger à me regarder en face, les contraindre à me répondre, voilà ce que j’ai fait durant ces dernières années. À partir de rushes de mes films passés et en cours, j’exposerai ma démarche et ma méthode de travail et la façon de je m’y prends pour parler, discuter, exister. » (Mehran Tamadon)
Séance animée par Agnès Devictor, maître de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du cinéma iranien
En partenariat avec Arte