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Dia dos Pais

Fathers' Day
Julia Murat e Adario
Leonardo Bittencourt
2007 Brésil 72 minutes portugais

Dia dos pais, de prime abord, se présente comme un road movie : une voiture remonte à  vive allure une route vallonnée, sans s’attarder sur les paysages. Cette route l’amène dans cinq bourgades qui sont autant de villes mortes. Jadis, la culture du café avait fait la fortune de ces cités. L’architecture des vieilles demeures témoigne encore de cette splendeur passée. Mais depuis 1976, depuis que le train ne s’arrête plus, plus personne ne vient. Les fermiers sont morts, les commerces ont fermé. « Quand l’arbre était vivant, tout allait bien, mais quand l’arbre est mort, tous les enfants sont partis. » Ne sont restés que les vieux et les pauvres. Les vieux regardent les trains qui passent et ne s’arrêtent pas ; les jeunes pestent contre le prix trop élevé du bus scolaire et tuent le temps en jouant au foot. D’autres s’en remettent à  Dieu et à la magie. Mais une région ne meurt jamais seule. Dans son agonie, elle emporte le monde avec elle. Pour ces ombres hors du temps, suspendues dans une durée sans action, un visiteur est une apparition. Même s’il annonce sa venue, celle-ci est inconcevable. L’un des plus beaux portraits du film, celui d’une infirmière restée auprès de sa mère malade, commence sur un quiproquo : l’une était persuadée que la réalisatrice ne viendrait pas, l’autre s’était perdue en route. Une adresse inconnue pour une rencontre impossible. C’est alors que le road movie bascule et nous plonge dans un univers faulknérien : un passé violent, la ruine d’une famille par son patriarche… la famille de la réalisatrice. (Yann Lardeau)

Montage :
Julia Murat e Adario
Son :
Leonardo Bittencourt; Julia Murat e Adario
Photo :
Leonardo Bittencourt

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