Einleitung zu Arnold Schönbergs “Begleitmusik zu einer Lichtspielscene”
« Nous avons dit que pour Straub et Huillet, le nazisme était un événement central. Pourtant dans leurs films ils ne font jamais appel à des images prises de l’intérieur du nazisme. Pourquoi ? Peut-être parce qu’ils pensent que la responsabilité d’un artiste, c’est de créer sa propre image, actuelle et risquée, de son antinazisme (pour eux, cela consiste à dédier leur film dernier à Holger Meins) plutôt que de reconduire dans des montages prétendus “critiques” et « distanciés » les images prises par les cameramen nazis. […] Ce qui fait d’Einleitung, comme le disent ses auteurs, un « film d’agitation », c’est peut-être son ordre d’exposition, le temps qu’il se donne pour nous restituer ces images pour ce qu’elles sont : des images prises à partir du pouvoir U.S., prises de l’autre côté. Cela consiste à laver les images du tout déjà-vu, à en faire ressortir (faire suinter, mettre en évidence, chasser) le pouvoir qui les a voulues et celui qui voudrait qu’elles ne nous surprennent même plus. Dès lors, l’horreur n’est plus cet éternel retour du même sous les traits du même (mode rétro), mais l’intolérable présent (Holger Meins, 1975). » (Serge Daney)
Danièle Huillet; Jean-Marie Straub
Harald Lill; Jeti Grigioni; Adriano Taloni
Horst Bever; Renato Berta