EL OTRO DÍA
Une révolution intérieure : c’est ce à quoi se livre la lumière qui, du matin au soir, se porte sur tel ou tel objet de la maison du cinéaste, espace aussi riche de souvenirs et de voyages qu’il est clos, circonscrit entre chat et oiseau, livres et photos de famille. Sans les changements lumineux que les heures du jour impriment à cette quiétude, les plans relèveraient de la nature morte. Mais comme pour sortir d’un solipsisme dont son intérieur serait l’extension dans l’espace, Ignacio Agüero a décidé de filmer les gens qui viennent sonner à sa porte, mendiants ou chômeurs en quête d’un petit boulot. Bientôt il leur demande s’il peut les suivre, les filmer dans leur propre quartier. Devant la caméra, c’est l’idée même de « chez soi » qui s’en trouve ébranlée. Bicoques de fortune, pièces insalubres donnant sur une usine polluante, coups de feu échangés entre gangs à l’extérieur, familles brisées par la drogue, le mariage ou le veuvage précoces, la faim… Plutôt que de se livrer à une réflexion sociologisante sur le fossé entre les classes sociales chiliennes, le cinéaste laisse infuser dans son intimité même – familiale, amicale – ces « autres vies que la sienne ». (Charlotte Garson)
Agüero & Asociado Ltda, Suricato
Sophie França
Ignacio Agüero
Agüero & Asociado Ltda - ignacioaguero@vtr.net