Four Months After
Quatre mois après le tsunami du 11 mars 2011, ce film prend la mesure de la destruction de la zone portuaire sur la côte pacifique de Tohoku, au Japon. Ou plutôt il témoigne d’un moment suspendu entre l’ampleur des dégâts et la lenteur d’une éventuelle reconstruction. Le lent panoramique circulaire qui ouvre Four Months After donne le temps de s’apercevoir de cet entre-deux : machinalement, l’œil cherche à distinguer dans l’amoncellement de matières et de couleurs disparates ce qui a gardé une forme manufacturée – toit, voiture, bateau échoué, bâtiment ayant encore ses quatre murs… Peu à peu on perçoit la présence d’engins de déblaiement et d’une certaine logique de classement des « objets », mais aucune forme nouvelle n’émerge de cette immense casse. Que va devenir cet endroit ? Qu’une voiture passe, qu’un homme s’arrête pour observer le port depuis le belvédère ou qu’un groupe de cyclistes traverse les lieux, leur pesant d’humanité, d’énergie vitale, paraît presque bizarre en ce paysage. Avec ces rares badauds, Yuki Kawamura est bien le seul à daigner encore y poser son regard.
Yuki Kawamura
Yuki Kawamura
François Boudet
Yuki Kawamura
Yuki Kawamura