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Job en de hollandse vrijstaat

Job and the Dutch Freestate
Rosemarie Blank
2009 Pays-Bas 48 minutes Allemand

En 1988, plus de 100 personnes vivaient dans le squat de Conradstraat à Amsterdam, dont nombre d’artistes, peintres, musiciens, sculpteurs, cinéastes. Le squat fut brutalement évacué par la police dans la nuit du 18 juin 1988. Tous les occupants partirent à l’exception d’un, Job. Alors que les grues et les pelleteuses s’activaient à démolir les bâtiments, Job a continué à vivre là , dans un espace de plus en plus exigu, avec de moins en moins de confort, dans les ruines des locaux d’abord, puis dans une masure dans un coin près d’un canal, apparemment insensible à la destruction du lieu, comme si plus rien d’autre ne pouvait retenir son attention que les petits copeaux de bois qu’il entassait sur des plaques et contemplait éperdument, comme si au fur et à mesure que l’espace extérieur se refermait sur lui, son propre monde intérieur se rétrécissait. Puis un jour Job a disparu. Et personne ne l’a jamais revu. Les images de Job and the Dutch Freestate ont été toutes tournées en 1988. Entre la disparition du squat et celle de Job, il n’y a pas de solution de continuité, c’est un même processus de destruction, un même travail continu et sans interruption d’effacement, de décomposition. Le film est lui-même un tissu d’images arrachées au temps. Lui aussi subit cette dégradation : les fragments sont de plus espacés dans le temps, la couleur disparaît… Il est la dernière trace de ce naufrage. (Yann Lardeau)

Production :
Casa-Film
Montage :
Rosemarie Blank; Jan Wouter van Reijen
Son :
Rokus Hofstede; Rosemarie Blank
Photo :
Rosemarie Blank; Marieken Verheyen
Contact Copie :
Casa-Film

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