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Kinder

Kids
Bettina Büttner
2011 Allemagne 65 minutes Allemand

Dans un noir et blanc 16 millimètres aussi sobre que beau, Kinder relie deux foyers. L’un au sens de « maison d’enfants ». Tommy et Marvin, dix ans, conversent sur l’usage comparé du M16 et du fusil à  pompe ; un blondinet de sept ans s’agite dans un lit comme s’il mimait un film pornographique. Dès les premiers plans, la joie cristalline de leurs cris dans la forêt contredit le préjugé du home comme institution fermée. L’autre foyer, c’est la maison où, plus tard, nous retrouvons Marvin, rentré vivre avec sa mère et sa sœur. Le lieu apparaît au contraire oppressant, avec sa courette étriquée où la mère opulente ceinture des bras son fils quand il fait une colère. A l’évidence, un traumatisme a eu lieu ici. Dans sa construction, le film assigne à cet événement gravissime une place juste. L’acte n’a pas empêché les enfants de continuer à jouer, mais il a, on le comprend, contaminé leurs jeux, qu’il nous fait désormais regarder autrement. Le titre – enfants – prend alors le sens d’un âge tendre qui aurait dû être épargné. Au souvenir qui ne passe pas, les coups de feu de Marvin et de sa sœur en cow-boys sont de bien maigres répliques – du gros sel sur la plaie. Attentive, la cinéaste parvient à saisir des images qui métaphorisent celles, invisibles, du traumatisme. Mais elle montre aussi Marvin suer à grosses gouttes pour se construire un abri à l’ombre, une cabane où réfléchir. Kinder, ou l’histoire de deux foyers et d’un nid. (Charlotte Garson)

Production :
University of Arts and Design Karlsruhe
Montage :
Bettina Büttner; Eduard Stürmer
Son :
Cornelia Böhm
Photo :
Eduard Stürmer
Contact Copie :
Künsterlischer Mitarbeiter Medienkunst-Film

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