La Bocca del lupo
Les malheurs d’Enzo, bandit sicilien devant l’Eternel, sauvé des geôles de l’Enfer par l’amour et la poésie. Petits trafics, un peu de proxénétisme aussi, du rififi avec les carabiniers, multirécidiviste confirmé, Enzo a passé la majorité de sa vie derrière les barreaux. Les méandres de sa vie chaotique nous sont restitués par bribes, sous une forme désordonnée, hétérogène, tantôt sur un mode documentaire, tantôt sous une forme théatrale, tantôt par la citation d’images de thrillers ou d’affiches de cinéma, ailleurs par l’insertion de séquences Super 8 évoquant la terre perdue, les paysages de la Sicile, ou le domaine convoité, une maison isolée dans la campagne au bord de la mer, image d’un paradis futur, incertain. C’est que l’histoire d’Enzo, ragazzo égaré dans les bas-fonds de Gênes, n’est pas le sujet de La bocca del lupo, mais le récit qu’il en fait qui, ici, dans sa brutalité, dans sa sécheresse, là, dans sa chaleur, ses couleurs tragiques, tient davantage de la complainte, du blues (et donc de l’évasion) que du témoignage et de la morale. Enzo s’invente une vie entre fiction et réalité, verbe coloré et mauvaises actions, dont la clé est le secret de son amour, cette voix mystérieuse qui l’accompagne et le précède dans le labyrinthe de son existence. (Yann Lardeau)
Indigo Film; L'Avventurosa Films; Babe Films
Sara Fgaier
Manuele Vernillo
Pietro Marcello
Babe Films