Les Descendants de la nuit
Aux Antilles, l’esclavage a sévi durant deux siècles, et ne fut aboli définitivement que le 26 avril 1848. Aujourd’hui, cent cinquante ans après l’abolition, que reste-t-il de la mémoire de cette tragédie chez ceux qui en sont les héritiers ? La longue cohabitation forcée entre esclaves noirs et maîtres blancs a légué toute une panoplie de signes spécifiques : une langue (le créole), des musiques (groka, biguine, lewoz,…), des pratiques magico-religieuses, des comportements sociaux et une vision du monde singulière. Le film explore, aux Antilles, ce métissage des cultures venues d’Europe et d’Afrique qu’a engendré l’esclavage, métissage aux allures de mariage forcé avec ses réussites évidentes mais, aussi, avec ses nombreux échecs, lourds et silencieux. La réalisation du film met en jeu un principe de narration subjective où l’auteur, femme noire, née aux Antilles, confronte, de l’intérieur, son propre regard aux réalités traversées. Récit intime qui interroge cette part de mémoire collective que le temps et mille autres raisons ont fini par occulter.
Est née en Guadeloupe. A partir de 1975, le cinéaste Chris Marker l’initie au cinéma documentaire. Depuis 1985, elle écrit et réalise des films documentaires dont la plupart portent sur les thèmes de la mémoire, de l’histoire antillaise et de la condition noire. Elle collabore également depuis 10 ans aux productions documentaires de la société KSVisions. Elle a réalisé, entre autres : • Contes de cyclones en septembre, 1991 • A Bamako, les femmes sont belles, 1995 • Les descendants de la nuit, 1998 • Fureurs et silences, un conflit social en Martinique, 2000
Sept Arte; KS Visions
KS Visions
Denis Batardière
Maguette Sala
Olivier Rateau; Pierre Boffety