L’Heure du Berger
« Le titre me vient du livre de Samuel Beckett sur Proust, dans lequel il rappelle qu’une forme nouvelle de publicité apparaît après la guerre, où l’on impose non seulement un produit, mais aussi une heure à laquelle il faut le consommer. “Midi, sept heures : L’heure du Berger.” Je connaissais cette publicité mais c’est en relisant ce passage que j’ai pris conscience de sa similitude avec ce plan où je suis seul en train de boire un Berger, l’étiquette bien en évidence, et où les cloches sonnent sept heures. Le pastis Berger est bien sûr complètement associé à Jean [Lambert], à nos retrouvailles, à nos apéritifs hebdomadaires. L’Heure du Berger est la récréation de Maniquerville. Ils ont été réalisés en même temps. En plus du “retour” insistant de Jean dans sa maison, de son fantôme qui m’a invité à faire ce film, c’est peut être la lourdeur du tournage de Maniquerville qui m’aura conduit à le réaliser de manière si légère et intuitive. » Pierre Creton (Cultiver, habiter, filmer, conversations de Pierre Creton avec Cyril Neyrat, éditions Independencia, 2010)
Pierre Creton