Listener’s Tale
Listener’s Tale est le récit d’un triple voyage. Un voyage aux confins de l’Inde et du Tibet d’abord, au Sikkim ; un voyage dans le temps ensuite, puisqu’il s’agit de remonter le cours de l’histoire de la naissance du royaume du Sikkim et de son peuple, les Lepchas ; un voyage initiatique enfin puisque l’art (la peinture, la musique, la danse, l’architecture) et la religion (le bouddhisme) en sont des vecteurs essentiels. C’est en définitive un seul et même voyage, irréel, circulaire et majestueux, dans un enchevêtrement de matières, d’images, de couleurs, de sons, de textes et de prières, de paysages et d’objets, de traces et de dates, d’hommes, de divinités et de lieux. Le Sikkim, dans son histoire tourmentée d’alliances et de trahisons, d’invasions, de libérations et de prophéties, s’y dévoile et se dérobe, se diffracte et se célèbre. Ce conte nous vient de plusieurs sources : du vent, de la pluie, de l’humidité et de la moisissure sur les parois des montagnes, du ruissellement des torrents au fond des vallées, des chevaux de prières et des plaintes des branches, des tankas peints aujourd’hui dans les ateliers et des grandes fresques aux couleurs rongées, sur les murs des temples et des grottes, de la végétation luxuriante et des brûlis sur le site de la première capitale du royaume, de la prière des moines, des interrogations de l’historien, de la puissance protectrice de « la montagne-déesse ». Du réalisateur lui-même, enfin, au centre de cette tempête. Multiple et fragmentaire, incomplet et épique, merveilleux et sanglant, il n’a pas d’auteur, il n’existe pas lui-même. Seul celui qui l’entend peut en reconstituer le mouvement. (Yann Lardeau)
Seasongray
Seasongray
Arghya Basu
Subhadeep Sengupta
Manas Bhattacharya; Arghya Basu