Maicling pelicula nañg ysañg Indio Nacional (O ang mahabang kalungkutan ng katagalugan)
« Un mari raconte, à sa femme qui ne parvient pas à s’endormir, une histoire où s’exprime la disharmonie qui affecte le monde. Puis vient un film muet en noir et blanc, situé dans les années 1890, en pleine révolution philippine contre le colonialisme espagnol. Une série de séquences tragiques ou comiques raconte les « trois âges » d’un Indio (« homme ordinaire ») tandis qu’il est successivement enfant de chœur de village, sonneur de cloche, révolutionnaire adolescent, et acteur de théâtre adulte répétant une pièce populaire espagnole. Tandis que tout le monde fuit la guerre qui s’étend, l’Indio est confronté à un plus important dilemme : échapper à son âme tourmentée. L’exploration de la tragédie de l’esprit philippin sous les colonisations successives a été un thème constant des plus grands artistes du pays, de José Rizal à Lino Brocka, jusqu’aux épopées de Lav Diaz. Martin apporte à cet héritage une poésie profonde, créant un monde à la fois mystérieux et familier, un film qui a recours aux formes du cinéma muet conjuguées à des musiques pour piano, pour lutter contre les répressions de la politique, de la religion et de l’art. En conjuguant l’histoire d’une nation et une forme cinématographique historique à travers une vision toute personnelle, Martin donne une des œuvres les plus authentiquement originales du cinéma philippin contemporain. » (Roger Garcia) « La tragédie des Philippines, c’est que nous n’avons pas d’archives dignes de ce nom, à cause des circonstances et d’une attitude générale devant le cinéma… la guerre a tout emporté sauf quatre films, tous en mauvais état. Des films parlants. Pour la période du muet : rien. (…) Si je me souviens bien, le cinéma aux Philippines est né en 1897, avec une projection organisée par des Occidentaux. Ce n’est qu’en 1919 qu’a été tourné le premier film philippin, dont ne restent qu’une image de l’affiche et les souvenirs de l’actrice Atang dela Rama. Certaines images m’ont été inspirées par mon attachement personnel au cinéma russe, mais le décor des scènes m’a surtout été inspiré par des cartes postales de l’époque. On photographiait beaucoup, à l’époque, à des fins d’étude, ou parce que les Occidentaux photographiaient des souvenirs pour d’autres Occidentaux ». (Raya Martin)
Raya Martin
Louis Quirino; Anne Esteban
Arleen Cuevas
Maisa Demetillo