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MIRROR OF THE BRIDE

Yuki Kawamura
2013 Japon; France 92 minutes Japonais
DR

En s’entretenant avec ses oncle et tantes, le cinéaste brosse un portrait oblique de sa grand-mère, qui achève son existence dans une maison de retraite de Kyoto. Pragmatique, le fils évoque des raisons de santé précises et un veuvage mal vécu. Peu à peu, ses sœurs se remémorent leur propre enfance, comme si, pour exorciser leur propre culpabilité, elles se devaient de garder en mémoire le tempérament rude de leur mère. Puis, grâce à une forme d’écoute aussi intime que flottante, les mots se font sourdement plus durs, et un discours individualiste balaie l’évidente sollicitude du début. « C’est la première fois que j’aime ma vie ! », lâche l’aînée, qui, un temps, a logé sa mère âgée. Cette rudesse, la construction du film en cercles concentriques vers la parole de la grand-mère en situe bientôt l’origine dans un passé lui-même éprouvant, entre dettes monumentales du mari, banqueroutes et démêlés avec les yakuzas. « Je te vois ! J’ai trouvé la source de l’amour », chantera la vieille femme, tirée pour un mariage de sa maison de retraite. Lucide et délicat, Mirror of the Bride porte au jour les affects transmis à bas bruit de mère en fille, entre amour fusionnel et devoir filial. (Charlotte Garson)

Production :
Yuki Kawamura
Montage :
Junko Watanabe, Yuki Kawamura
Photo, son :
Yuki Kawamura
Contact Copie :
Yuki Kawamura

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