Aller au contenu

Monsieur Deligny, vagabond efficace

Richard Copans
2019 France 100 min Français

De l’hôpital d’Armentières en 1940 au hameau de Graniers dans le Vercors, Deligny invente des lieux de vie qui permettent aux enfants et adolescents autistes d’échapper à l’enfermement.

Je raconte la vie d’un homme qui n’a cessé de réaffirmer sa liberté dans les circonstances les plus diverses. Je raconte la vie de Fernand Deligny (1913-1993), éducateur célèbre, et son désir de cinéma qui va croiser son activité d’accueil d’enfants autistes.
De l’hôpital d’Armentières près de Lille en 1940 au hameau de Graniers dans les Cévennes en 1996 au moment de sa mort, Deligny a inventé des lieux de vie qui permettent aux enfants et adolescents d’échapper à l’enfermement. Ils sont parfois délinquants, parfois psychotiques profonds, à d’autres périodes autistes, parfois mutiques, cloîtrés hors du langage ou délirant à voix haute dans une logorrhée sans fin. Fernand Deligny crée du collectif et du réseau ; il invente un atelier permanent de recherche sur ce qui fait l’humain au-delà du langage. C’est un homme libre dont la vie réserve des surprises et des rebondissements, des tournants et des ruptures. Les lieux et les voyages se succèdent. La vie de notre héros n’est pas une longue ligne droite, bien au contraire : l’école, l’hôpital psychiatrique, un réseau national d’auberges de jeunesse, une ferme, une clinique, un réseau de lieux de vie dans les Cévennes…
C’est un homme habité par les images, habité par le désir de faire du cinéma. Fernand Deligny y démontre un acharnement extraordinaire. Pendant près de 40 ans, souvent sans moyens, et presque sans argent, il va articuler ses expériences de vie avec les adolescents avec des essais cinématographiques. Pendant 20 années il va correspondre avec François Truffaut. Il va l’aider et Truffaut l’aidera. Un donnant donnant qui va bien à deux personnages que, socialement tout sépare. Il sera l’auteur de quatre films. L’un sera présenté à Cannes. Je suis le narrateur de ce film. Sans doute parce que j’admire la constance de ses initiatives, parce que j’y vois la quête d’une liberté, et aussi, parce que, au cours de mes quinze années de voisinage, je me suis nourri de sa réflexion sur l’image. C’est un film à deux voix, celle de Deligny et la mienne, réunies par l’amour du cinéma.
Richard Copans

Production :
Les Films d’Ici (Richard Copans) et Michel Klein (Les Films Hatari)
Image :
Martin Roux
Son :
Sylvain Copans
Montage :
Catherine Gouze
Narration :
Jean-Pierre Darroussin, Sarah Adler, Mathieu Amalric
Contact copie :
Shellac, dcp@bivolis.net

Dans la même section