OSIEMNASTKA
En commençant son portrait à l’intérieur d’un Centre de détention pour jeunes, Marta Prus double d’emblée l’enjeu du passage à l’âge adulte : alors que Gosia souffle ses dix-huit bougies, elle prépare un retour à l’extérieur que l’on pressent compliqué. Cette « Rosetta » de Łodż, la réalisatrice la filme sans complaisance, montrant par exemple la jubilation trouble de la jeune fille devant les jeux d’automutilation de son frère ou la froideur hargneuse de ses retrouvailles avec sa mère dont elle réinvestit l’appartement. Jamais explicitées, les relations et les situations se font jour dans la durée du plan, souvent déceptive : l’excitation de la perspective d’une fête d’anniversaire à l’extérieur du foyer est battue en brèche de toutes parts, dégonflée par le manque d’argent et le risque judiciaire que prend le frère de Gosia pour y participer. Symboliquement fort et nourri par Gosia d’espoirs très concrets (récupérer de l’argent bloqué sur un compte bancaire par sa mère), le seuil de la majorité se voit en une vingtaine de minutes réduit à ses oripeaux. Son plus simple appareil, mais aussi le plus brillant : une tenue à paillettes, de la musique, des rais de lumière qui dansent dans la pénombre. (Charlotte Garson)
The Polish National Film, Television and Theatre School
Cecylia Pacura, Marta Prus
Ewa Bogusz
Przemysław Brynkiewicz
Marta Prus